Ismaël Yahemdi, de l’association Préhistotir, nous a conviés à un nouveau voyage dans le passé, partant du moment où Homo Erectus a domestiqué le feu jusqu’aux temps d’Homo Sapiens qui s’est montré capable de le reproduire à volonté. Les enfants, après avoir imaginé un monde sans feu, sans chaleur, sans cuisson, ont parfaitement réalisé la très grande importance de cette maîtrise !

Cet atelier en plein air était très attendu, et les participants n’ont pas été déçus puisque tous ont longuement pu s’essayer à la production de feu après avoir écouté les intéressantes explications sur l’histoire et les méthodes de production du feu.

Deux méthodes principales existent : la méthode par percussion, et celle par friction, mais seule la première est attestée comme ayant été pratiquée par nos lointains ancêtres, par la découverte de restes d’outillage. Ainsi, l’homme mis au jour en 1991 dans un glacier Autrichien, baptisé Ötzi, portait une bourse contenant les 3 éléments nécessaires à la production du feu par friction : fragment de pyrite, silex, et  amadou.

Reconstitution de la momie d’Ötzi présentée au musée de Préhistoire de Quinson

Au fil du temps, et avec la maîtrise du fer, Homo Sapiens a fabriqué des briquets en fer, d’utilisation plus facile que la pyrite ou la marcassite. La friction de ces pierres contre le silex permet d’obtenir des étincelles, parce que  ces minéraux contiennent du fer. L’opération est encore facilitée par l’utilisation d’un outil tout en fer !

L’étincelle doit immédiatement être en contact avec un matériau très sec et inflammable, le plus connu étant l’amadou. On obtient ainsi une braise, qui sera ensuite enveloppée de paille sèche et attisée de manière à produire une flamme.

Les briquets à amadou, dans une version plus compacte, étaient encore utilisés jusqu’au 19ème siècle en Occident, après quoi la production industrielle des allumettes les a détrônés. Aujourd’hui, les briquets à gaz que l’on connaît utilisent toujours la percussion pour produire une étincelle.

La méthode par friction, dont on retrouve des traces dans des sociétés contemporaines ayant conservé une manière de vivre ancestrale, peut se pratiquer en frottant une baguette de bois (on utilisera du pin) sur une planchette de bois tendre (du lierre) préalablement entaillée pour permettre l’écoulement et le recueil des braises.

Pour faciliter la friction, on fait tourner la baguette à l’aide d’un archet.

Beaucoup d’efforts ont été déployés par les participants et nous avons eu la chance grâce au travail de tous et aux excellents conseils d’Ismaël, d’obtenir non seulement des braises mais de véritables flammes, malgré le vent assez vif !